Au théâtre, on aurait dit que c’était « une présence ». D’une simple silhouette il faisait un grand rôle. Dès mon arrivée en pays bacalanais, au nord de la grande ville, je l’ai rencontré aux pieds des écluses. Il manifestait, il maugréait, il fédérait, il captait les regards, on l’écoutait. Il était à lui seul l’âme du quartier qu’il a exporté dans ses navigations lointaines, au fond de son sac de marin, symbole s’il en est, de l’aventure, de la curiosité, de la liberté.
Dans une courte vidéo on le voit distribuer « le Bacalan ». Une démarche chaloupée inimitable, celle des marins qui retrouvent la terre ferme. Le roulis et le tangage leur manquent alors ils se le fabriquent. Il s’arrêtait souvent pour tailler une bavette et présenter notre journal, son journal, comme une oriflamme. Il débordait de fierté.
« Salut capitaine », « salut matelot » me répondait-il… et de faire rejaillir ses souvenirs qu’il allait chercher « à fond de cale » (sic Pierre). J’ai eu le cœur en berne lors de sa disparition. La tristesse n’est plus là quand il réapparaît dans mes pensées. De le retrouver au coin de la rue ne m’étonnerait pas, tant il a imprégné Bacalan de son aura. Un homme de cœur, un homme massif, un homme lige, un homme fracassant. Alors, naît dans mon regard un tendre sourire. Pour sûr il aurait bouter l’Anglaise et sa soucoupe irrévérencieuse ! Chapeau bas Pierre.
C’est la moindre des choses que Bordeaux honore ta mémoire ici, aux B.A.F, en donnant ton nom à une placette. Il faudra les défendre ces m2 qui s’amenuisent de jour en jour rognés et convoités par les prometteurs-promoteurs qui ont horreur du vide. …
La suite dans le n°53 du journal, sortie début juin « La place Pierre Cétois » par Sophie Olivier.
lecharle
Voilà qui est dit et bien dit !
Merci (LE) Charles
super message pour Ce Grand Monsieur qui faisait partie de notre chorale « Le Choeur Des Ecluses » et que j »apppréciais énormément meme si je ne l’ai pas connu longtemps. Sa dispaition m’a beaucoup touchée ainsi que celle de sa femme Rose disparue récemment.
Merci pour cet hommage à ce Monsieur que je n’ai pas connu, étant récemment arrivé à Bordeaux, et que j’aurais assurément aimé rencontrer…. Je suis content qu’une place porte son nom au coeur du nouveau quartier des Bassins à flot, tout contre ce beau Garage Moderne…
J’adore ce support virtuel! Une fidèle lectrice du journal de Bacalan et comme par magie ce site rend plus vivant encore le passé le présent et l’avenir de ce quartier si riche! Bravo à tous. Bien à vous. Jackie et Jean Luc.
Peu de bacalanais n’ont pas eus l’honneur de le connaitre. Moi je l’ai bien connu même plus que très bien car il était mon frère, mon frère aîné. Les commentaires que vous faites de lui sont très élogieux je vous en remercie
CETOIS HENRI