Il faut se rendre à l’évidence le nom prête à confusion, notamment avec nos amis de souche Espagnole et Portugaise. Le nom de Bacalan est bel et bien de notre région. Il existe aussi dans un quartier de Pessac. Il vient de la famille « De Bacalan », famille protestante originaire de Sauveterre de Guyenne, qui au XVIIème siècle comptait en son sein un nombre important de parlementaires bordelais, dont Arnaud.
Celui-ci avait fait construire une maison d’agrément entourée d’un magnifique jardin, hors des murs de la ville au bord du fleuve. Elle était à priori située au niveau de ce qui est aujourd’hui le N°60 de la rue Achard, vis-à-vis de la rue Delbos au bord de l’estey* Maney.
En 1559, Arnaud de Bacalan a confié au Hollandais Conrad Gaussen le soin d’assécher les marais, peuplés de journaliers agricoles, de bateliers, de tonneliers et de cordiers. A coté vivait une population étrangère : des Flamands employés au dessèchement des marais, des Irlandais catholiques, des protestants victimes de l’Edit de Nantes.
L’année 1690 marque la naissance du quartier avec l’achèvement d’une chapelle construite sur le tènement de Mignon** par le curé de Saint-Rémi. Ce faubourg n’acquerra son individualité propre, qu’au moment de la Révolution. Le quartier poursuivra son développement, particulièrement après 1860 avec le développement de l’industrialisation et de l’activité portuaire. La construction des Basins à flot délimitera le haut et le bas Bacalan.
Bacalao ou bacalhau sont donc des versions erronées de l’histoire du nom de notre quartier.
Lucien Dupin
*Chenal en lien avec le fleuve qui se remplit ou se vide en fonction des marais.
** Ensemble de propriétés contigües qui se situaient vers le pavillon Richelieu
0 commentaires