Nous profitons de la sortie du site internet pour vous remettre en mémoire ce très bel article du journal BACALAN n°12 (mars, avril, mai 2006) écrit par André Minjon, Pierre Cétois et Robert Venturi (membres de l’ADIQB, Association de Défense des Intérêts du Quartier de Bacalan)
C’est vrai qu’il est vieux (1912)! Mais moins que la passerelle de chemin de fer (1858). Cependant, contrairement à cette dernière, en bon état, parce que correctement entretenue, le pont du Pertuis est malade: la structure est fortement attaquée par la rouille, par endroits.
La passerelle assure tous les jours, depuis sa construction, l’ensemble du trafic SNCF.Le pont du Pertuis, à cause de son état, est aujourd’hui désaffecté et interdit à toute circulation… même piétonne!
En 1997 une expertise des 3 ponts (ceux des écluses et du Pertuis) par la société Eurodim SA concluait à la nécessité de remplacer:
– Les 2 ponts des écluses,pour inadéquation au passage du tramway.
– Le pont du Pertuis: sa réparation n’était pas envisageable; l’objectif initial étant de remplacer les TROIS ponts…
Aujourd’hui, le projet de remplacer les 3 ponts est abandonné:
– Les 2 ponts des écluses seront maintenus après adaptation.
– Pour le pont du Pertuis, une expertise est en cours.
Pourquoi sommes-nous pour la conservation du pont du Pertuis?
Parce qu’il existe et sa remise en état serait plus rapide que son remplacement. Depuis trop longtemps ce lien direct avec le centre-ville nous est interdit… sa réouverture est indispensable avant tout chantier sur les 2 autres ponts. Or, aux dernières nouvelles, les 3 ponts seront en chantier en m^me temps – ce que nous redoutions notamment pour les accès du quartier aux services de sécurité et de santé.
Parce qu’il a été conçu dès son origine pour faire passer les trains lourds desservant les industries de Bacalan, sa structure est modifiable et apte, sous certaines conditions de réparation, à accepter un trafic routier urbain.
Parce que son emplacement réduirait sa largeur de 25 à 9 mètres, limitant d’autant le gabarit des bateaux admissibles par les formes de radoub de la base sous-marine.
Qui peut dire, oui, qui peut dire qu’on n’aura plus besoin de ces ouvrages?
Le transport fluvio-maritime est appelé à se développer.
Par sa structure de type Eiffel, il appartient au patrimoine industriel et maritime de notre ville.
L’expérience récente de la sauvegarde des écluses, montre que le coût d’une remise en état était moins élevé que le coût d’un pont neuf.
Une réunion s’est tenue dans les locaux du Port Autonome le 31 janvier 2006
Étaient présents: le PAB, la Mission Tramway, la Maire de Bordeaux, des associations, des élus du quartier, des représentants du bureau d’études ISM spécialisé dans les études d’équipement fluviaux et portuaires.
Le but de cette réunion était de présenter l’étude confiée par la Mission Tram à l’ISM consistant à répondre aux questions suivantes:
– le pont actuel est-il réparable rapidement et provisoirement?
– est-il réparable de façon durable?
– faut-il le changer par un pont neuf?
Les réponses seront données suivant ce calendrier: début mars: communication des résultats de l’étude de l’ISM
avril 2006: décision sur l’option choisie.
L’objectif de rouvrir le pont du Pertuis avant les travaux sur les 2 ponts tournants côté Garonne semble de plus en plus difficile à tenir même si tout le monde est d’accord pour dire que cet objectif reste une priorité.
Symboliquement, la suppression d’un pont est toujours un recul de la communication entre les êtres.
Malgré cette argumentation des membres de l’ADICQB, le pont originel, tant pis pour le patrimoine historique, n’a pas été rénové mais, et sans doute grâce à cette action bacalanaise, remplacé.
Preuve que la demande de maintenir ce lien entre les bassins et le centre ville était judicieuse et qu’un Bacalanai puissance trois sait se faire entendre.
Bonsoir,
Quand la triste histoire de la destruction du pont du pertuis a eu lieu, je ne connaissais pas encore Bordeaux. J’aurais aimé connaître ce pont, patrimoine exceptionnel livré aux chalumeaux entre Noël 2007 et le jour de l »an 2008, soit 6 mois après le classement Unesco et sur décision de …L’Etat propriétaire ! Il est toujours plus facile de détruire que de construire ou de préserver mais quand cela touche à des pépites patrimoniales, on a de quoi sortir de ses gonds…. Quand on veut, on trouve toujours la solution, même si c’est la voie la plus difficile, voie qui se trouve être très souvent la meilleure d’ailleurs… Le patrimoine, c’est l’avenir…Il n’est jamais intouchable malheureusement et donc requiert des citoyens leur plus grande vigilance afin de le surveiller, le protéger comme la prunelle de leurs yeux…..