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Embarquée sur le Morgenster

2 Juil 2018 | 2 commentaires

Du 4 au 13 juin, j’ai eu la chance de participer à la Tall Ships Regatta, la course de grands voiliers entre Dublin et Bordeaux. J’ai décidé de passer mes vacances à bord du Morgenster, l’Etoile du matin, un deux mâts (brick) hollandais de 48 mètres et de revenir à mon port d’attache de la plus belle des façons.

Rochelaise de naissance, la voile fait partie de mon ADN. J’ai beaucoup navigué sur dériveur lors de mon adolescence. Puis la vie étudiante puis professionnelle m’a éloignée de la mer pendant quelques années. Jusqu’à ce que j’embarque à bord du Belem en 2013 pour participer, déjà, à la Tall Ships Regatta entre Barcelone et Toulon. J’ai alors retrouvé toutes mes sensations et découvert un immense plaisir à côtoyer un équipage professionnel et de faire partie des « marins ».

L’aventure sur le Morgenster s’est révélée différente tout d’abord par la durée de 10 jours, c’est la première fois que je naviguais à bord d’un grand voilier aussi longtemps, j’avais précédemment fait deux fois 5 jours avec plusieurs jours d’escale. La diversité de nationalités embarquées ensuite, avec l’utilisation de l’anglais comme langue commune, une expérience à part entière. Et surtout la richesse des personnalités des stagiaires, avec des jeunes pétillants, joyeux, enthousiastes, énergiques et des personnes en situation de handicap qui nous ont donné de sacrées leçons de vie. Des gens de tous âges avec des parcours complément différents. Les échanges nombreux ont été précieux et facilités par l’absence de réseau pendant plusieurs jours, le vrai bonheur, être dans l’instant présent en contact direct avec notre environnement, l’air, le vent, la mer, le bateau. Notre vie à bord s’est déroulée en fonction des aléas météorologiques, nous étions connectés aux éléments, rien de mieux pour se sentir vivant et se recentrer. Ça a été une bouffée d’oxygène incroyablement appréciable.

Lire aussi :  À vos votes, participez !

La nuit est en partie perturbée par le quart à effectuer, on barre, on veille aux alentours pour prévenir toutes collisions et problèmes, on note notre position toutes les heures sur la carte. En ce qui me concerne j’avais hérité du minuit/4 heures, il était à la fois difficile mais tellement enrichissant. La nuit qui nous enveloppe est propice aux confidences, aux discussions, elle nous offre le spectacle de la voie lactée, du plancton phosphorescent et le plaisir non dissimulé d’aller réveiller la relève…

A bord, ce n’est pas la croisière s’amuse, chaque stagiaire endosse le costume de gabier et participe absolument à toutes les taches, brossage du pont, lustrage des cuivres, nettoyage des parties communes, des sanitaires, de la cuisine. Le moment des corvées est humoristiquement appelé l’Happy Hour par l’équipage pro, mais le balai et la serpillère remplacent la bière bien fraîche…

Nous avons eu la chance de profiter du ballet des dauphins durant une journée et une nuit qui sont venus jouer avec la vague d’étrave du bateau. C’était comme un retour en enfance, absolument magique. Et que dire de l’immense émotion ressentie lors de la descente progressive de l’estuaire, de voir Bordeaux s’approcher, de passer sous le pont d’Aquitaine, puis le pont Chaban. Le capitaine Jakob voulait une arrivée remarquée dans le port de la lune c’est donc sous voile que le Morgenster s’est présenté aux Bordelais massés sur les quais. Ca restera l’image de l’arrivée des grands voiliers. Ce que l’on a ressenti est indescriptible et que dire du plaisir de retrouver les siens. Une belle aventure humaine s’achève alors à quand la prochaine ?

Lire aussi :  Les « Belles gueules de Bordeaux »

Marjorie Michel

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2 Commentaires

  1. Denis Ségouin

    Bravo pour le partage de cette « croisière » si enrichissante. Bon vent pour l’avenir Marjorie.

    Réponse
  2. Larcher

    Bravo à toi pour cette aventure et bravo au capitaine pour l’arrivée sous voile dans le port. Le départ sous la pluie a dû être moins agréable.
    Merci de nous avoir fait vivre un peu l’ambiance à bord avec un équipage très hétéroclite coupé du monde « branché » pour mieux profiter de l’instant, sans oublier le fameux « Happy Hour » dans l’allégresse.
    Les photos de montrent très épanouie. Tu nous as bien enrichis à ton tour avec ton récit.

    Réponse

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