À la suite de contestations et d’une pétition rassemblant plus de 2 300 signatures en moins de sept jours, une soirée attendue a animé Bacalan et les Bassins à flot.
Réunion salle du Point du Jour Pierre Tachou
Sous l’initiative du maire Vincent Maurin, une réunion s’est tenue dans une salle bondée où tous les participants n’ont pas pu entrer. Les représentants de l’Agence régionale de santé (ARS), de la mairie de Bordeaux, et du quartier de Bacalan étaient présents, notamment :
- Madame Cécile Tagliana, directrice de l’ARS, venue expliquer le projet de l’antenne du Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud) au 1 rue Blanqui a présenté les objectifs de ce centre : offrir une assistance prophylactique et un soutien aux personnes souffrant d’addictions. Elle a rappelé que l’alcool constitue la première addiction en France, avant les autres substances.
Sa présentation a suscité des réactions vives dans la salle. Peur de trouver des seringues un peu partout ainsi que l’arrivée de nombreux toxicomanes squattant les alentours. Certains participants ont ironisé sur les mesures préventives, se demandant si après la distribution de kits stériles pour les toxicomanes, il y aurait des distributions de vin ou bière sans alcool ? La salle, houleuse, a vu une avalanche de questions et de témoignages, que le médiateur avait du mal à contenir.
Un moment de soutien est venu avec le témoignage de ce monsieur se déclarant toxicomane. Il a exprimé son approbation au projet et appelé au « vivre-ensemble », tout en reprochant à l’assemblée son manque d’altruisme.
- Déplorons l’absence de Véronique Latour directrice générale de la CASE : Centre d’Aide au Sahel d’Ecouen. 36 Rue Saint-James, 33000 Bordeaux.
Aucunes excuses ou explications de la part des intervenants.
- Isabelle Faure, conseillère municipale déléguée pour l’accès aux soins des plus vulnérables, prendra la parole pour soutenir, voire appuyer cette antenne dans ce local dont le loyer avoisinerait les 5000€/mois (non démenti par l’ARS).
Intervention de Vincent Maurin
Le maire-adjoint Vincent Maurin paraphrasant Gandhi, a conclu la réunion en citant une phrase sur la civilisation et le traitement des démunis. Il a mentionné l’accueil réussi de sans-abris sur un bateau aux Bassins à flot l’hiver précédent. Cependant, l’assemblée attendait un engagement concret, plutôt qu’une leçon de morale, surtout dans un quartier reconnu pour sa solidarité, son entraide et ses actions bénévoles. Finalement, le maire a proposé à l’ARS de collaborer pour trouver un autre emplacement à Bordeaux-Maritime.
Conclusion de l’ARS
Madame Cécile Tagliana s’est dit favorable à cette proposition et espère qu’une solution rapide pourra être trouvée avec l’aide de la mairie.
Plus tard, il a été suggéré que le centre d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) de Médecins du monde, situé au 2, rue Charlevoix de Villers, pourrait être envisagé comme nouvel emplacement ; affaire à suivre…
Ce débat a laissé la question ouverte : qui est le plus égoïste, le gêneur ou le gêné ?
Epilogue
Trois jours plus tard, au cours d’une réunion prévue bien avant, trois membres de l’association DEVBAF (qui défend les intérêts des habitants des bassins à flot) ont questionné Vincent Maurin ; celui-ci leur a confirmé que le projet au 1 rue Blanqui était définitivement abandonné. Un ouf de soulagement et plusieurs milliers de remerciements pour le maire qui a su en si peu de temps prendre une décision qui satisfasse les signataires.
Cette controverse a eu le mérite de fédérer en moins d’une semaine divers acteurs du quartier : particuliers, association de riverains, association des acteurs économiques et culturels, commerçants. Cette mobilisation pourrait servir de base pour les futurs projets d’aménagement du quartier.
Gérard Lefèvre
Quelle honte !
Comment peut-on se vanter d’avoir réussi à éloigner des « gêneurs » ?
Un alcoolique est un gêneur ? Non, c’est un malade qui a besoin d’une prise en charge rapide et de proximité !
Un toxicomane est un gêneur ? Non, c’est un malade qui a besoin d’une prise en charge rapide et de proximité !
La proposition du 2, rue Charlevoix de Villers ? Il y a une école encore plus proche, mais c’est Achard, donc pas grave puisque ce n’est pas aux Bassins à flot !
Cette décision semble avant tout motivée par des intérêts politiques plutôt que par une réelle prise en compte des besoins et des attentes des habitants.
Il est particulièrement inquiétant de constater que cette implantation repose sur une étude dont les résultats n’ont jamais été transmis ni partagés avec la population concernée. Comment pouvons-nous accorder du crédit à une démarche si opaque ? Une décision d’une telle ampleur, qui impactera directement notre quotidien, mérite un débat transparent et des justifications solides.
Nous sommes nombreux à penser que ce projet ne répond pas aux véritables besoins de notre quartier. Plutôt que d’imposer une solution discutable, pourquoi ne pas s’appuyer sur des alternatives construites en collaboration avec les habitants, basées sur des données fiables et une concertation sincère ?
D’après ce que j’ai pu lire et d’après l’ARS, cette implantation est nécessaire dans le quartier des Bassins à flot.
Mais, même si je soutien ce projet à 100% et que je trouve que les propos tenus ont été virulents (pas uniquement lors de cette réunion), je pense comme beaucoup que l’ARS aurait dû en parler à la mairie et une concertation aurait eu lieu. Le passage en force n’est jamais bon.
Les choses ce seraient beaucoup mieux passées ainsi.
Honte à vous qui explosez sans savoir lire ou comprendre. Oui ce sont des gêneurs, des malades certes mais des gêneurs et on peut supposer à la ferveur de vos écrits, qui les défendent, que vous faites partie de l’une ou l’autre de ces minorités.
Ou avez-vous lu que le 2 rue Charlevoix de Villiers était proposé ? il est dit : suggéré !
Désolé de vous décevoir, mais je ne souffre d’aucune addiction (pour le moment).
Je suis juste dans l’écoute et très tolérant envers les populations en difficultés. Il faut savoir accepter les autres, surtout quand on vient vivre dans un quartier populaire où le vivre-ensemble a toujours été une référence.
Et je maintien qu’une personne malade n’est pas un gêneur !