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La Garonne commence ici !

11 Déc 2021 | 0 commentaires

L’eau à Bacalan est omniprésente depuis les marécages jusqu’à la création des Bassins à flot où la Garonne ouvre une voie sur le monde. Au début, obstacle ou frontière, l’eau devient vite le moyen de voyager facilitant les déplacements, les découvertes, les expéditions, les conquêtes puis le commerce et le transport des marchandises et des hommes. Démontrant sa composition : hydrogène plus oxygène, Lavoisier, par sa chimie, a-t-il ouvert la voie de notre futur ? Protéger, économiser, préserver, recycler, nous avons tout à portée de main. En plus d’informations générales, ce dossier aborde des sujets susceptibles d’impacter, dans le futur, au quotidien la vie à Bacalan.

Dossier réalisé par : Pierrette Coudret, Luis Diez, Christian Galatrie et Gérard Lefèvre.

Extrait de L’ABÉCÉD’EAU D’AQUITAINE de Didier Périz (2011) Édition Pleine Page.

BACALAN Côte’ rive maladroite de la Garonne surnage un arpent de terre hésitant, un quartier rebelle à l’annexion au centre, une périphérie essentielle, échappée à la mesure et ã la détermination. Une « zone libre ›› occultée, résistante, une tranche d’humanité et d’urbanité improbables encerclée d’eau et de blocs, parsemée de ruines et de cathédrales qu’on a bien voulu ne pas y construire, hérissée de « cités ›› désignant des impasses ou des lotissements avant les HLM dressées en arc de lune sorties de délétères rêves « lumineux ››.
Les noms y résonnent d’une poésie surannée, la cité du « Port de la lune ›› côtoie l’embarcadère du « Point du jour ››. Longtemps, ils sont restés ancrés à leur solitude, en proie à une dégradation lente et insensible, aux côtés de décombres de béton, de ferrailles et de pierres, traversés d’orties et d’herbe à vache, que Gérard Trignac a su transfigurer en gravant la profondeur et le secret des lieux, remettant le regard à l’énigme, d’un point devenu inhabituel, tant notre proximité nous absout de toute curiosité.
Bacalan est une signature. Ce nom à l’euphonie joyeuse est un mystère étymologique depuis que la morue portugaise renonça à sa paternité pour une famille « Bacalan ›› qui y a installé sa maison de « plaisance ››.
La vérité historique ne nous privera pas d’une variante fantasque où le « cap de lan ›› désigne le point d’où partent les pêcheurs d’alose pour déployer leur filet à trois rangées de mailles à la dérive des courants descendants, et substituer le « bac » au « cap ››, en écho aux gondoles, yoles, gabares et autres hirondelles qui traversaient la Garonne du Point du jour à Lormont.
De ce quartier, l’eau est la source, sémantique, historique, humaine. Evacuée par les jalles et les esteys, elle aura, dès l’origine, sollicité l’étranger, Flamands ou Hollandais, aux langues chargées d’îles lointaines, venus ici éprouver leur technique de dessiccateurs, Irlandais catholiques en exil, Protestants victimes de la révocation de l’Edit de Nantes, Scandinaves et Allemands surgis de la mer dans les arches de noyés des siècles, corsaires assoiffés ou aventuriers sauvages en butte à l’hostilité de leurs pays natal.  »
Dans sa situation de quartier retranché par l’eau qui, jusqu’à Bruges, délimita un territoire occupé par des hommes unis dans une « communauté des marais›› (plus trivialement: syndicat de propriétaires), Bacalan entretient une tradition de ghetto mal-aimé ou mal considéré, accueillant, parfois contre son gré, des ethnies qui en renouvellent le légendaire cosmopolitisme.

Que deviennent nos eaux usées ?

L’eau souillée est l’un des vecteurs majeurs des maladies qui font le plus de morts sur la planète.
Richesse de toujours mais surtout de demain, l’eau est indispensable à la vie. Êtres vivants et végétaux ne peuvent s’en passer. Plus de deux milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Les autres pour une question d’hygiène doivent gérer les eaux usées. Sur notre planète 97% de l’eau ne peuvent être consommés en l’état et chaque année, l’homme en utilise 1% de plus. Les eaux usées engendrées par l’activité humaine ont un impact direct sur le milieu naturel dans lequel elles sont rejetées, générant une pollution catastrophique pour la biodiversité. La gestion responsable de leurs volumes croissants est donc un véritable défi mondial, tant sanitaire qu’environnemental pour l’ensemble des acteurs. C’est pourquoi il est indispensable de traiter les eaux usées et de favoriser leur réutilisation, afin de préserver la santé publique et la ressource elle-même.
La station d’épuration Louis Fargue que nous avons eu l’occasion de visiter est proche de notre quartier, d’où cet article qui vous donne quelques chiffres et quelques informations peu connues et parfois étonnantes.

Le traitement de l’eau à Bacalan

Depuis le 1er janvier 2013, les services publics d’eau potable, d’assainissement collectif et de gestion des eaux pluviales urbaines de Bordeaux Métropole se nomment Eau Bordeaux Métropole. L’assainissement collectif et la gestion des eaux pluviales de l’ensemble du territoire ont été confiés à la SABOM, Société d’Assainissement de Bordeaux Métropole.

Ramses

Mis en service en 1992, le centre de télé-contrôle RAMSES (Régulation de l’Assainissement par Mesures et Supervision des Équipements et Stations), tour de contrôle du système d’assainissement de Bordeaux Métropole, constitue l’élément essentiel de la lutte contre les inondations de l’agglomération bordelaise. C’est à la suite des orages exceptionnels et leurs conséquences de 1983 que la collectivité a investi dans un tel réseau de protection. Cet outil de gestion des événements pluvieux fonctionne en étroite relation avec le radar de Météo France. Depuis 2012, il intègre la Gestion Dynamique, surveille 24h/24 les installations, régule en temps réel 165 stations de pompage pour assurer un écoulement optimal. Un réseau de capteurs au sol constitué de 49 pluviomètres, dont 39 communicant en continu avec Ramsès, permet de suivre l’évolution des précipitations et de moduler la défense par rapport à l’intensité réelle de la menace.
Ce centre gère :
• Les bassins enterrés : environ 25 en centre-ville dont le plus récent est celui de Nansouty et le plus gros – près du Jardin Public – appelé la Grenouillère.
• Les bassins à ciel ouvert :
◦ Les bassins permanents en périphérie, permettant la décantation ou la filtration.
• Les bassins d’étalements, stockant provisoirement les flux pour les restituer ensuite à débit limité vers les cours d’eau ou le réseau traditionnel.
• Un collecteur, canalisation qui transporte les eaux usées et pluviales jusqu’à la station d’épuration. Particulièrement exceptionnel, le collecteur situé entre Barrière du Médoc et place de la Bourse mesure plus de 3 km de long, avec un diamètre de 4,5 m. Par temps sec, il transporte les eaux domestiques vers la station d’épuration Louis Fargue et par temps de pluie, il permet la collecte des eaux pluviales mais surtout leur stockage.
Quelques chiffres étonnants : plus de deux millions de m3 de capacité de stockage des eaux de pluie dans les 228 bassins de retenue à ciel ouvert et 65 000 m3 de capacité de stockage en bassins souterrains.

Lire aussi :  L’angélique des estuaires est très présente à Bacalan

La station d’épuration louis fargue

Depuis sa construction en 1975, des travaux l’ont transformée et agrandie. Avec cinq autres stations, cette nouvelle version de l’unité de traitement (la plus grande), est en service depuis mai 2014. Elle traite aujourd’hui 41% des eaux usées ou pluviales de la région. Un bassin de stockage souterrain de 22 000 m3, soit l’équivalent de six piscines olympiques, a été créé. Lorsqu’il pleut, les précipitations ne peuvent faire l’objet d’un traitement immédiat et y sont stockées avec des eaux usées. Le bassin les prend en charge ensuite au lieu de les laisser se déverser directement dans la Garonne. La station s’adapte aux variations de débit, pouvant passer de 1m3 par seconde à 3,2 m3 par temps de pluie. Elle peut traiter par jour jusqu’à 276 000 m3 d’eaux usées, soit la quantité de pollution émise par 476 000 personnes. Une station de traitement d’épuration des eaux usées ne produit pas d’eau potable, mais une eau dépolluée peut être rendue à la nature ou réutilisée pour certains usages.
La station s’étend sur dix hectares, au sein d’une zone urbaine dense. Une localisation qui a imposé des efforts en termes de traitement des mauvaises odeurs pour ne pas être un frein aux projets immobiliers voisins. Il n’y a pas de bassins à l’air libre à Louis Fargue, tous sont confinés. Un système de ventilation permet d’envoyer l’air vicié dans des tours de désodorisation.

Les sentinelles des odeurs
Formé aux différentes odeurs que la station peut produire et capable de faire la différence avec celles de la collecte des ordures ménagères, un groupe d’habitants peut contacter un responsable et indiquer quel type d’odeurs il a senti.
Arrivant mélangées à la station, les eaux usées et les eaux pluviales subissent un prétraitement en cinq étapes qui va traiter l’eau à 70% :
– le dégrillage : elles passent à travers une sorte de tamis de 4 cm, qui les débarrasse des matières grossières et inertes, chiffons, morceaux de bois, plastiques, feuilles…
– le relevage : sur le principe de la vis d’Archimède, il élimine une autre partie des déchets.
– le dégrillage fin : inférieur à 18 mm, il permet d’éliminer des particules plus fines.
– le dessablage et le déshuilage : ils permettent de débarrasser l’eau des matières qui n’ont pas été arrêtées par le dégrillage. Une réduction de vitesse de l’écoulement permet de récupérer les sables par décantation puis par pompage, ainsi que les graisses qui sont raclées en surface.
– le tamisage : filtration inférieure à 3 mm.
Pour traiter les 30% restants, les eaux subissent une filtration biologique à l’aide de bactéries. Elles auront été traitées en 24 heures puis rejetées dans la Garonne.

Le traitement des boues
L’épaississement, l’agglomération et la déshydratation permettent de réduire les volumes de boues et les coûts d’exploitation en assurant une séparation optimale de l’eau et de la matière. Les boues récupérées sont séchées et transformées en granulats utilisés comme engrais par les collectivités. Elles produisent également un biogaz qui, converti en électricité, servira en partie à chauffer et éclairer les locaux techniques ainsi qu’un millier d’appartements. De leur côté, les sables récupérés seront utilisés pour confectionner des routes.

Le contrôle du système d’assainissement : l’auto surveillance
L’exploitant de la station va se livrer à une série de mesures pour évaluer l’efficacité de l’épuration de l’eau et du traitement des matières produites, comme la boue. Il va en outre s’assurer du respect des normes de rejets et surveiller l’ensemble de l’installation pour détecter les éventuelles anomalies.
Le préfet peut augmenter les exigences de l’auto surveillance et par exemple, prendre de nouvelles mesures (ou les raffermir) concernant certains polluants. Comme dernièrement, il peut aussi imposer une surveillance pour renseigner sur l’évolution de la COVID-19.
Enfin, voici quelques chiffres qui devraient vous inciter à faire des économies financières… et écologiques !
L’eau à la maison :
• Douche : 20 à 50 litres. Bain : 80 à 120 litres. Donc 39%.
• Lave-vaisselle : 10 à 30 litres. Chose pas évidente au premier abord, une vaisselle lavée en machine consomme environ cinq fois moins d’eau qu’à la main.
• Lave-linge : 60 litres.
• Chasse d’eau : suivant les modèles c’est 6 à 12 litres. Soit 20% (une bouteille d’eau remplie placée dedans diminuera votre consommation à chaque usage).
• 93% de l’eau consommée sont utilisés pour l’hygiène corporelle, les sanitaires, l’entretien de l’habitat et les tâches ménagères
• 7% de l’eau consommée sont utilisés pour la boisson (1%) et la préparation des repas (6%).
• En France, on estime à 150 litres par jour et par personne la consommation d’eau.
L’homme poursuit son évolution. Il a vite appris et s’est établi au contact des fleuves, rivières, lacs, océans, pour en tirer profit. Descendant des Pyrénées, la Garonne, troisième fleuve français, forme avec la Dordogne le plus grand estuaire d’Europe (75 km). Hélas, chaque particulier contribue plus ou moins à polluer autour de lui car ce qui est jeté sur la voie publique, papiers, mégots (200 millions par an), chewing-gum, etc. va souvent directement dans la Garonne, toutes les eaux pluviales ne pouvant être traitées.
Pour une prise de conscience, ce slogan est inscrit sur bon nombre des grilles d’évacuation. Les avez-vous remarquées ?

Ne rien jeter, La Garonne commence ici.

H2O

Bordeaux « Maritime » a bien mérité son nom, l’eau y est omniprésente, Bacalan en tête qui tutoie la Garonne. Cette situation géographique profitera-t-elle à notre quartier dans un avenir plus ou moins proche ?
Si l’on regarde l’histoire économique de Bacalan depuis des siècles, on côtoie des marins, des bateaux, des terre-neuvaine…Enjambons quelques décennies. Les Bacalanais se sont battus pour défendre l’existence des écluses et des formes de radoub. Aujourd’hui elles permettent le maintien du pôle naval des Bassins à flot. L’arrivée prochaine de l’entreprise CLYD en charge de la production d’hydrogène ouvre une toute nouvelle voie. Les médias nous informent régulièrement des projets importants sur ce sujet dans la bouche de dirigeants du GPMB (Grand Port Maritime de Bordeaux) et d’élus. Ce carburant « propre » car « décarbonné » pourrait être utilisé entre autres par des péniches et des barges, multipliant le transport des marchandises par le fleuve entre les deux rives de la Garonne. (Par contre, on n’entend guère parler du coût de ce carburant).

Lire aussi :  Une maison associative

Parallèlement à ces projets d’actualité, se pose le problème de l’accès au fleuve et nous, bacalanais, sommes pour l’instant les grands oubliés. Dès 2012 il était prévu que le ponton batcub de Bacalan serait construit plus tardivement que les autres. 10 ans plus tard pouvons-nous enfin espérer que notre quartier profite des avancées économiques, voire touristiques qu’apporterait un arrêt batcub non loin de la rive droite et du développement éventuel du port de Grattequina tout proche ?

Je laisse le mot de la fin à Nadia Saadi, adjointe au maire de Bordeaux, qui, dans un entretien paru dans le Sud Ouest du 17/10/2020, déclarait :
« …Les équipements se décideront au niveau de la métropole mais nous soutiendrons les projets consistants à créer des couloirs de transport de passagers en augmentant le nombre de pontons reliés à des parkings et le nombre de bateaux. A Bordeaux, les Batcub servent surtout pour les touristes. Il va falloir pouvoir récupérer le flux depuis Bassens ou St Louis de Montferrand et créer de véritables liaisons rive-gauche, rive droite »

Bassins à flot : direction hydrogène

À la peine après dix ans d’existence, le refit (activité de maintenance des bateaux) cherche un nouveau souffle. La société ARMI a fermé et ses locaux des Bassins à flot vont être prochainement repris par CLYD, société qui arrive d’Arcachon avec ses six salariés. Outre l’entretien traditionnel des bateaux, cette entreprise souhaite développer une activité nouvelle : l’intégration et la maintenance de motorisation navale à l’hydrogène.

La quête du miracle technologique ?
L’hydrogène, dont on parle beaucoup actuellement, n’a rien de véritablement novateur puisqu’on l’utilise depuis des décennies dans des domaines où il est irremplaçable : la désulfuration des carburants, la fabrication d’ammoniac, le spatial. S’il n’a pas connu davantage de débouchés, c’est à cause de son coût exorbitant. Il faut le fabriquer : on le trouve dans l’eau, mais casser la liaison entre l’hydrogène et l’oxygène nécessite une quantité d’énergie bien supérieure à celle de l’hydrogène obtenue. Ainsi, et pour longtemps encore, le moteur électrique s’avère moins coûteux, (et au total moins consommateur d’électricité) que le moteur à hydrogène.

Contribuable inquiet…
Il est toujours hasardeux (et donc courageux), de développer industriellement un procédé qui n’a pas fait ses preuves. Qui va financer ? Des financements privés ? Lesquels ? Des financements publics ? En proie aux difficultés du présent, nos dirigeants usent souvent du subterfuge de l’innovation à toutes les sauces, pour nous faire espérer des lendemains sobres… Prenons date, l’Europe, la Région, des collectivités subventionneront probablement ce type de projet ! Est-ce pertinent ? À chacun sa réponse.

L’économie du fleuve et la gestion du dernier kilomètre

Bordeaux Métropole crée une « mission fleuve » en charge de développer et de visualiser les secteurs pluridisciplinaires du fleuve, pour regrouper un bon nombre d’acteurs et d’enjeux afin de redonner de la vie au fleuve et mutualiser les services concernés : transport du fret maritime et fluvial, tourisme et activités industrielles diverses. Nombre de ces dernières passant devant Bacalan, quels vont en être les avantages ou les inconvénients ?

Située à 50 km au sud de Bordeaux et anciennement conçue par Airbus à Langon, la plateforme industrielle et logistique est désormais prête à accueillir de nouvelles industries en lien avec le site fluvial de proximité. Une des deux « barges airbus » pourra être utilisée pour le transport de marchandises ; l’autre étant inutilisable, une nouvelle est « prévue » en 2022. Proche du canal du Midi et disposant déjà d’équipements fonctionnels et opérationnels, cette parcelle est idéalement localisée pour accueillir un projet fluvial à très court terme.
Au nord, à la limite de Parempuyre et de Blanquefort, c’est le projet de terminal de Grattequina, là ou le Port accueillera les navires, les déchargera (ou les chargera) et stockera les marchandises en attendant qu’elles soient prises en compte.

Et en 2023, Hydrogène France (HDF Energy) prévoit la construction d’une usine de piles à hydrogène. Ces piles à combustible seront utilisées pour le stockage d’énergie renouvelable. Entre 2025 et 2030, la capacité de production pourrait presque doubler pour servir de nouveaux marchés comme le maritime, complétant la venue de l’entreprise CLYD aux Bassins à flot.

L’entrée des Bassins à flot

L’image de l’estacade effondré et de l’envasement de l’entrée des Bassins à flot donne une triste image de l’environnement de la Cité du Vin.
Lors de la mobilisation pour la conservation de la grande écluse, bien utile aujourd’hui, Pierre Cétois, Bacalanais émérite, avait avancé une proposition : la centrale de retraitement des eaux de Louis Fargue déverse les eaux traitées dans le fleuve par une canalisation directe, pourquoi ne pas rejeter ces effluents traités dans les bassins et, en aménageant la petite écluse actuellement embourbée, utiliser le trop-plein pour provoquer un effet chasse d’eau qui décrocherait les vases stagnantes et rendrait plus accessible la navigation à cet endroit ?

L’eau vivre

Ma pépite, mon gros lot
C’est regarder l’eau vivre
On me dira : « C’est ballot ! »
Mais j’aime bien la suivre
Riez, riez,
Là, tant que vous le pouvez
Sachez, Sachez
Qu’un jour faudra vous mouiller

Paraît qu’il y a des tuyaux
Pour bien laisser l’eau vivre
Les eaux usées c’est crado,
Un seul truc les délivre
Traitez, traitez
Les boues seront déboutées
Toute l’année
Sous les cieux bacalanais

Des êtres humains, y’en a trop
Qui n’peuvent pas voir l’eau vivre
Tout comme des végétaux
Dans le froid et le givre
Voyez, voyez
La chance que vous avez
Pensez, pensez
À faire ce que vous devez

Si vous fumez, pas dingo
Vous laisserez l’eau vivre
Sans balancer vos mégots
Une idée simple à suivre
Chewing-gum, papiers –
Pas plus vous ne jetterez
Car c’est pas l’pied
Dans la Garonne ils iraient

À Bacalan, à Bordeaux
Moi qui veux voir l’eau vivre
Je lui fais un vrai cadeau
À marquer dans les livres
Sachez, sachez
Que dans mon vin préféré
Jamais, jamais
D’eau vive je ne mettrai

Daniel Pantchenko

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