Le nouveau propriétaire de la maison du Dr Schinazi, au 199 rue Achard, ne connaissait pas l’histoire dramatique du lieu avant son achat. Rencontré dernièrement il nous a fait part de son émotion et avoué penser très souvent à son premier occupant.
Tout en conservant le maximum de souvenirs du Dr Schinazi et de la décoration originale des années 1920, une rénovation (en cours) s’avère nécessaire étant donné l’état de la maison, suppression de quelques cloisons, consolidation des balcons.
Sur son invitation, nous entrons par une très belle porte Art Déco pesant plusieurs centaines de kilos, surmontée par un magnifique oculus1 au verre gravé. La sonnette ancienne a été réinstallée. En montant quelques marches entre les boiseries du corridor et leurs grilles d’aération, se tenaient la salle d’attente et le cabinet du Docteur, donnant côté rue Achard où a été retrouvé son fauteuil.
Par une élégante cage d’escalier éclairée par un puits de jour, il y avait au premier étage trois petites chambres correspondant à chaque fenêtre côté rue Achard, plus d’autres chambres côté jardin, indispensables pour les dix enfants du Docteur, et une grande salle de bain.
Dans le sous-sol se tenait la cuisine et un atelier avec des outils, où des jouets en bois ont été retrouvés : camion, landeau, poupée… (peut-être ayant appartenu à la précédente propriétaire, née juste après-guerre dans cette maison ?).
Des souterrains se prolongeant sous le jardin, servant a priori d’abris pendant la guerre, ont été récemment comblés. Des douilles de fusils allemands ont été retrouvées, datant probablement de l’arrestation du Docteur.
Sa propriété comprenait deux maisons, l’une rue Achard et l’autre, cité du Commerce au n°3, réunies par un jardin. Aujourd’hui, les propriétés sont séparées par un mur.
1 Ouverture ronde, parfois ovale ou polygonale, dans un mur ou une voûte.
Martine et Denis SÉGOUIN
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