Difficile de ne pas connaître l’existence de ce monument bacalanais, très certainement un des plus anciens, mais difficile de connaître son histoire précise…
D’après un bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux de 1912, on trouve une première trace écrite dudit pavillon en 1817, lors de la vente du domaine de « La Croix-Maron » sur lequel il est bâti. Un acte de partage de 1728 ne fait pas mention d’un pavillon sur cette propriété. Il a donc été construit entre 1728 et 1817 !
D’après quelques Bordelais, il aurait été construit vers 1780, en même temps que le grand théâtre et peut-être par le même architecte (Victor Louis), pendant le gouvernement du Maréchal de Richelieu, d’où son nom.
À l’origine, le pavillon était bordé par la Garonne avant son colmatage en 1885. Il forme un carré de 9m30 de côté et n’est composé que d’un rez-de-chaussée, comprenant un grand salon ovale et dans les pans coupés étaient dissimulés office, petite cuisine et escalier aujourd’hui disparus. Les façades étaient ornées de nombreux bas-reliefs et sculptures qui ont disparu également.
À cette époque de mœurs raffinées et dévergondées, Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu, filleul de Louis XIV et arrière-petit-neveu du très célèbre Cardinal de Richelieu, aurait fait de ce pavillon sa garçonnière personnelle.
Situé sur une propriété privée appartenant à la Société JC Decaux depuis 2001, le Pavillon Richelieu est resté de très nombreuses années à l’abandon. Dès 1910, on recense des photos le montrant en mauvais état.
En 2011, la Sté Decaux envisage sa restauration, mais va se contenter de le préserver au mieux, en étayant les murs et en creusant un drain autour de l’édifice, afin de limiter les remontées humides du sol, le bitume du parking qui l’entoure allant jusqu’au bord des murs.
Après un an d’étude avec le cabinet d’architectes bordelais Blanchot-Dufour-Fournier, des travaux complets de restauration ont été engagés et nous pouvons admirer le résultat aujourd’hui. Les travaux ont été confiés à la Sté TMH, qui vient de restaurer aussi les Vivres de l’Art. À l’extérieur, la pierre de Frontenac qui compose l’édifice a été entièrement nettoyée et partiellement changée. La toiture en zinc a été refaite complètement, ainsi que la charpente en bois et les huisseries.
À l’intérieur, le salon ovale a été recréé, les pierres qui le composent ayant disparu en grande partie. Des tirants (renforts en métal) avaient été installés afin de consolider le bâtiment, mais étaient cassés. Ils ont donc été refaits, car le sol étant meuble, le pavillon penche légèrement vers la Garonne.
Pour le moment, la Sté Decaux ne connaît pas encore la destinée de ce pavillon, mais il reste sur leur propriété et ne sera donc pas ouvert au public. On peut toutefois espérer pouvoir le visiter lors des prochaines Journées du Patrimoine ou d’autres événements sur le quartier.
Quelques photos en attendant la fin des travaux :
Aurélien Benjamin
Merci pour cet article….Quelle joie de voir ce pavillon enfin restauré !
oui très beau travail. dommage que ce pavillon rénové ne soit pas rendu public pour des expositions ou autres comme à la base sous marine par exemple.
Les photos sont époustouflantes. On avait désespéré de le voir comme ça notre Pavillon de Plaisirs qui nous apportera encore beaucoup de plaisir.
Un chef d’oeuvre qui n’est plus en péril grâce au mécénat. Le quartier est doublement bénéficiaire de cette mesure de défiscalisation dont les bienfaits vont de la marine chère à Norbert Fradin à l’architecture de Decaux qui avant d’être un afficheur est aussi « l’architecte » des sanisettes et des abribus.
Du bon usage de l’impôt que cet argent gagné par la pub qui revient dans l’art. La boucle est bouclée.
Merci aux mécènes!
Phalène de Lamparo