La Jallère

11 Déc 2024 | 0 commentaires

Ce dossier explore la transformation d’un quartier et l’installation d’une « Entreprise du Réemploi solidaire », tout en mettant en lumière les enjeux environnementaux et les risques d’inondations. Ce quartier en mutation bénéficiera d’une nouvelle dynamique, mais pose la question de la coexistence entre innovation et résilience face aux défis climatiques.
Dossier réalisé par Pierette COUDRET et Gérard LEFÈVRE.

Bacalan perd le nord

Vers un nouveau quartier bas carbone à Bordeaux-Lac : la Jallère.

Bordeaux n’en finit plus de se réinventer. Forte de son patrimoine historique et de son rayonnement international, la métropole se projette aujourd’hui vers l’avenir avec un nouveau défi de taille : le quartier de la Jallère, situé au nord de la ville. Ce projet représente bien plus qu’un simple développement immobilier. En s’inscrivant dans une logique bas-carbone et en visant l’autosuffisance énergétique, la Jallère ambitionne de devenir un modèle de ville durable, un espace où environnement et innovation se mêlent pour dessiner un futur résolument éco responsable.

Caractéristiques et engagements écologiques

Le projet de la Jallère repose sur des constructions à énergie positive, conçues pour produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment, grâce à l’utilisation de matériaux écologiques et de technologies telles que les panneaux solaires et une isolation renforcée. En matière de mobilité, le quartier renforcera l’accès aux transports en commun pour limiter la dépendance à la voiture. Il privilégiera les modes de transport doux avec des pistes cyclables, des zones piétonnes et des stations de recharge pour véhicules électriques.

Les espaces verts sont au cœur de ce projet, avec la création de parcs et jardins pour encourager la biodiversité et offrir aux résidents des zones de rencontre et de détente. Le quartier s’intègre dans un environnement où la nature est omniprésente, contribuant à la qualité de l’air et renforçant le lien social.

Contexte historique et développement

Le site de la Jallère est historiquement une zone humide. Dès 2014, la mairie a engagé une réflexion sur son développement, afin de maintenir ses fonctions écologiques comme la gestion desinondations, tout en créant un espace de vie pour plusieurs milliers de résidents d’ici une dizaine d’années. Ce projet prévoit de réhabiliter 50 000 m² de bâtiments vacants et d’ériger 100 000 m² de nouvelles constructions là où les sols sont déjà artificialisés.

Élaboré pour assurer des configurations urbaines traversantes et intégrées, un plan guide valorise la récupération des eaux pluviales et la gestion des ressources naturelles. Environ 2 500 logements seront construits dans le cadre de ce plan et l’ajout de six hectares de pleine terre renforcera la connexion à la nature. Ce quartier accueillera aussi des équipements publics et sociaux pour répondre aux besoins de tous les âges.

Lire aussi :  Florence Peydière

 

 

Phases et financements du projet

Financé par des opérateurs immobiliers, le projet est coordonné par Bordeaux Métropole. Les premières études et consultations citoyennes ont été lancées en 2023, avec un objectif de dépôt des autorisations environnementales en 2024. Filiale d’Icade spécialisée dans la durabilité, Urbain des Bois dirige le regroupement d’entreprises responsable des demandes administratives et de la transformation de la zone tertiaire en logements.

Les travaux débuteront en 2025-2026, avec un aménagement du site pour faciliter la gestion des eaux et la désimperméabilisation, afin de réduire les risques d’inondations. Le quartier comprendra des bâtiments de trois à huit étages, des infrastructures cyclables et des chemins piétons créant un environnement quasi dépourvu de voitures. La livraison des différentes parcelles est prévue entre 2027 et 2033.

 

 

Enjeux et défis

Les principaux défis de la Jallère concernent la gestion des zones humides soumises à des règles strictes de préservation environnementale, ainsi que l’impact des grandes affluences lors d’événements organisés au stade voisin. La cohabitation entre les flux logistiques et les usages résidentiels devra éga- lement être prévue et anticiper l’arrivée des véhicules électriques et des bornes de recharge. Regardons ce qui fait défaut a Ginko et aux Bassins à flot, la sécurité, la propreté, le manque de commerces de proximité ou des marchés, les équipements sportifs pour les petites structures locales.
Ce projet pourrait marquer une avancée dans la lutte contre le changement climatique, faisant de la Jallère un symbole du renouveau urbain écoresponsable ; Si…

Conclusion : un modèle de développement urbain durable

La Jallère représente un modèle innovant d’aménagement urbain, où l’environnement et la qualité de vie des habitants sont au centre de la conception. En impliquant les citoyens dans les décisions et en adoptant des solutions technologiques avancées, Bordeaux renforce son statut de ville durable et dynamique. Ce projet marque une avancée dans la lutte contre le dérèglement climatique, faisant de la Jallère un symbole éco responsable.

Bordeaux, ville inondable

Au regard des quelques restrictions émises dans le texte ci-dessus concernant les risques d’inondation, nous reprenons des informations que la mairie de Bordeaux met à votre disposition dans un guide très instructif « Les risques majeurs à Bordeaux »*

L’agglomération bordelaise est soumise à l’influence de l’océan et des fleuves Garonne et Dordogne, donc par le coefficient de marée et le débit de la Garonne. A côté des possibles inondations dues à ce régime fluvio-maritime, existent les inondations par ruissellement pluvial qui ne peuvent être absorbées par le réseau d’assainissement en raison de leur intensité. Ces eaux sont stockées dans des bassins de rétention. Il en existe un sur Bordeaux-Nord. Si nécessaire il se déverse dans LA JALLÈRE puis dans la Garonne. Sans commentaire !

Lire aussi :  Genarin

*Ce document est consultable en format numérique sur le site Bordeaux.fr ou support papier à la mairie de quartier.

Les panneaux solaires

Beaucoup de questions se posent quant à l’impact écologique de la fabrication des panneaux solaires. La première concerne l’énergie déployée pour le processus de création : le silicium n’est pas présent naturellement à l’état pur et le procédé de transformation du quartz en silicium requiert une température très élevée, donc une quantité d’énergie importante. On considère qu’il faut 12 000 kWh pour produire une tonne de silicium. À cela, il faut ajouter que cette électricité provient en majorité d’énergies fossiles, utilisées par la plupart des usines chinoises. Il faut également tenir compte de deux autres facteurs : l’espace nécessaire pour installer ces panneaux et le coût de leur transport.

IKOS

Création d’un village du réemploi, de la réparation et du recyclage sur bordeaux métropole*

Le nouveau quartier de la Jallère et le Village du réemploi se trouveront de part et d’autre de l’Avenue des 3 Cardinaux.
Ce nouveau lieu à Bordeaux abritera tous les acteurs de ce projet collectif : Atelier d’éco solidaire, Compagnons Bâtisseurs Nouvelle Aquitaine, EBS Le Relais Gironde, Eco Agir, Échange Nord Sud, Envie Gironde, Le Livre Vert, R3 Réseau de Réemplois et Recyclerie Sportive de Bordeaux.

Sur environ 12 000 m2, la collecte, le tri, les espaces sociaux, le stockage et les espaces de vente se partageront la place. 100 nouveaux emplois seront créés dont 50% en insertion, mais IKOS s’appuie déjà sur plus de 200 salariés et 150 bénévoles. Et quelques 12 000 tonnes d’objets seront traités, contre 800 aujourd’hui !

Les projets :

  • développer le réemploi solidaire et la consommation responsable.
  • devenir un lieu de vie.
  • créer une cafétéria anti-gaspi.
  • proposer des ateliers de réparation encadrés.
  • proposer des actions de sensibilisation.

Le permis de construire sera déposé début 2025 et l’ouverture du « Village » est prévue pour avril 2027. Mais en avant-première, IKOS ouvrira sa boutique au centre commercial Ginko le 7 décembre prochain.

Voici le souhait de Marion Besse, directrice :
« Nous souhaitons que ce Village permette de faire changer d’échelle le réemploi solidaire et la consommation responsable. »

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