Haku Michigami donne son nom à un gymnase.
Né le 21 octobre 1912 au Japon, Haku Michigami ce maître du judo était un combattant et un professeur d’arts martiaux exceptionnel.
En 1920, il débute en judo à l’âge de huit ans. En 1926, il réussit à 13 ans l’examen de ceinture noire, les matchs et le test de kata, suite codée de mouvements constituant un exercice d’entraînement pour la pureté du geste. S’il ne reçoit pas la ceinture noire en raison de son jeune âge, il devient 1er dan à 15 ans en 1927. Et tout s’enchaîne : 2e dan à 17 ans, 3e dan à 19 ans, 4e dan à 22 ans, 5e dan à 24 ans. On est alors en1937 et le fondateur du judo (Maître Jigorō Kanō, 1860/1938), l’invite au Kohdohkan dojo1 (qu’il a créé en 1882).
En 1942, Haku Michigami devient 6e dan à 29 ans, puis 7e dan en 1951 à 39 ans. Deux années plus tard, il est invité par la France pour développer et enseigner un programme de judo. Dès son arrivée (le 11 juillet 1953) Michigami le répand en Europe. Grand professeur, technicien et promoteur des principes traditionnels du judo (shin, l’esprit / gi, la compétence / tai, le corps), L’esprit, le corps et les compétences techniques doivent se synchroniser.
Peu après, un festival « Michigami » est organisé au stade Pierre de Coubertin à Paris. Il doit combattre dix judokas ceintures noires de l’équipe de France, il les vaincra tous en dix minutes, par ippons2.
En 1954, il devient le directeur technique des stages nationaux pour la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, puis en 1955 pour la Fédération néerlandaise de judo. Dès 1956, il lance les stages internationaux de judo à Bordeaux : ils vont durer 39 ans et il y anime un atelier international de formation pour les masters, alternant 15 jours par mois à Bordeaux3 et les15 autres jours à Paris XIe. En 1963, à 51 ans, il crée le Michigami Dojo à Bordeaux3.
En 1975, Maître Haku Michigami obtient le 9e dan. Il n’a jamais connu une seule défaite au cours de sa carrière. Il a formé et dirigé de nombreux concurrents dont le célèbre Anton Geesink. En 1961, au cours de la troisième édition des Mondiaux à Paris, Geesink devient le premier judoka européen à y battre un Japonais. Lorsqu’il a triomphé, il n’a invité qu’une seule personne, son maître. Cet exploit crée un traumatisme dans le pays originel du judo et des catégories de poids sont introduites pour contrer le Néerlandais. Le judo est ainsi apparu en tant qu’épreuve unique aux Jeux Olympiques de Tokyo, en 1964. Malgré ces précautions, les Japonais n’ont pu empêcher Anton Geesink d’y décrocher le titre suprême toutes catégories. Le 23 octobre, il y a dominé Akio Kaminaga en finale, remportant ainsi la première et unique médaille d’or non japonaise. La récompense d’un entraînement acharné, souvent plus de six heures par jour…
Le Maître Haku Michigami nous a quittés le 4 août 2002. Le 6 août, ses funérailles ont eu lieu dans le plus grand temple de Tokyo. Une moitié de ses cendres restera dans sa résidence japonaise et l’autre sera dispersée dans la Garonne, non loin de Bordeaux…
Gérard Lefèvre
- Centre international de judo, situé dans l’arrondissement de Bunkyo au nord de Tokyo.
- Score le plus élevé qu’un combattant puisse obtenir lors d’une compétition.
- 5 bis, rue Poquelin Molière.
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