Ne faisons pas comme si…
La trêve des confiseurs arrive à grand pas, avec ses lumières, ses cadeaux, la joie des enfants, et pour beaucoup de familles le bonheur d’être ensemble. La pauvreté, les difficultés et l’isolement seront malheureusement à l’ordre du jour pour beaucoup d’autres. C’est à ces personnes que nous dédions le dossier central de ce numéro.
Une information essentielle, publiée le 12 novembre dernier, est passée sous les radars du brouhaha médiatique. Selon l’INSEE, 14,5 % des Français vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2021, à deux années lumières d’aujourd’hui en termes d’inflation. Rapporté à notre quartier, cela représente environ 3 000 personnes autour de nous qui vivent cette réalité, et probablement davantage s’agissant d’un quartier dit prioritaire.
Les trois établissements à vocation sociale, dont il est question dans ce dossier, sont en première ligne et quelquefois submergés, pour recevoir, aider, orienter, faire que ces personnes et leurs enfants ne décrochent pas de la vie sociale par le biais d’activités, d’animations, de courts séjours lorsque c’est possible, etc.
Les signes d’inquiétudes ne manquent pas. Par exemple, quatre associations du quartier distribuent désormais l’aide alimentaire ou les produits d’hygiène, quand une seule opérait il y a encore trois ans. Le niveau de ressources et les charges contraintes laissent un reste à vivre dérisoire pour un nombre toujours croissant. Il y a enfin ceux qui trop nombreux dans notre quartier, travaillent et n’ont pas (ou plus) de logement. En ces temps festifs, ne faisons pas comme si tout cela n’existait pas.
Bravo évidemment aux associations et à tous ceux qui s’engagent dans la solidarité, mais d’autres réponses plus structurelles sont forcément nécessaires, en matière de présence et de permanence des services sociaux, ou en matière de logements sociaux dont le nombre est trop insuffisant.
À l’heure des vœux pour l’année qui pointe, formulons celui qu’à l’image de l’urgence climatique, la conscience de l’urgence sociale gagne enfin toutes les strates de la société et de ses décideurs.
Christian Galatrie
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