La fermeture prochaine et sans discussion du foyer- restaurant « La lumineuse » est une aberration. Après les confinements successifs et la maltraitance dans certains EPHAD, nos anciens sont encore plus attachés à vivre le plus longtemps possible à leur domicile. Pour les personnes en perte d’autonomie, les allocations personnalisées (APA) versées par le département permettent la mise en œuvre de services au domicile. Pour les personnes qui possèdent une certaine autonomie, des structures de proximité aidantes, favorisant le lien social et proposant des services sont nécessaires. C’était jusqu’à présent le cas du foyer « La lumineuse », qui offrait à nos aînés une restauration accessible financièrement (précieuse en période d’inflation), des loisirs et de la culture, véritables antidotes face aux risques de repli, de malnutrition et d’abandon de soi. Avec le vieillissement et l’explosion de la population du quartier, l’heure devrait être à déployer ces services, certainement pas à les rayer de la carte.
Ne pas se résigner
C’est le choix d’une dizaine d’associations du quartier, liées à des habitants sensibles à ce sujet. Ces associations se réunissent régulièrement et ont déjà formulé une série de propositions à la direction du service seniors de la ville, visant à expérimenter
un dispositif novateur à Bordeaux : un pôle senior au sein d’un espace associatif. Il s’agit de proposer un programme d’activités en termes de loisirs, de culture, de rencontres (une quinzaine d’animations ont déjà été proposées), de maintenir l’offre de repas livrés par le CCAS, et d’imaginer une offre de services plus large. Par exemple, des permanences de l’IDPS (institut de défense pour les seniors), des permanences d’aides administratives, un espace informatique en libre accès ou en accès accompagné. Il peut être envisagé des services ou animations spécifiques aux seniors et d’autres accessibles à tous. Cela aurait deux vertus : construire des relations entre générations et optimiser l’usage de l’actuel foyer, en permettant aux associations toujours en manque de locaux d’élargir leurs activités. L’intergénération ainsi construite aurait davantage de réalité que tous les appels à projets estampillés de la sorte et pour beaucoup sans lendemain.
Si les représentants de la direction du service seniors de la ville apportent leur expertise et leur professionnalisme à l’occasion de ces réunions de travail, les décisions et leur financement appartiennent désormais aux élus, à commencer par le premier d’entre eux : le maire de Bordeaux.
Christian GALATRIE
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