Dans la forêt africaine, le tamtam résonne d’un coin à l’autre, répond aux uns et aux autres, comme pour faire passer un message.
Mon rêve s’éteint et je m’aperçois que je suis bien rue des Pelourdes.
Abasourdi par une cacophonie de bruits étranges, je sors dans la rue pour me rendre compte de ce qu’il se passe à l’extérieur. Là je remarque toute la population de voisins sortis de chez eux, tapant rageusement sur des casseroles, des bidons, des couvercles de faitout.
C’est une soirée d’été et la température étouffante.
Ebahi par une telle ferveur, je me mêle à ces attroupements, où chacun commente l’évènement et y va de son ardeur, en joignant le geste à la parole. La bonne humeur règne, tout le monde s’active à renforcer le tintamarre, tout en regardant le ciel.
Un nuage de bestioles aux cris stridents, assombrit le jour. Elles cherchent à se poser. Mon voisin, Monsieur Baud, me fait remarquer que si elles se posent, elles sont capables de saccager la végétation en un rien de temps, et d’anéantir un champ.
Mon autre voisin, nous fait remarquer qu’elles doivent venir d’Afrique, car là-bas les invasions sont courantes.
Deux ou trois jours plus tard, la vie est revenue normale. Le dérèglement disparu, on se souviendra longtemps de l’invasion de criquets à Bacalan.
Lucien Dupin
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