Le retour en force des Bassins à flot
« Les Bassins à flot ont un riche passé, peu à peu altéré par le déclin du port de Bordeaux que l’on peut situer autour de la Seconde Guerre mondiale. L’activité portuaire de Bordeaux s’est poursuivie jusqu’à la fin des années soixante avant d’être transférée définitivement à Bassens dans les années quatre-vingt. En 1982, les Bassins à flot ont été déclassés.
Ces deux bassins construits respectivement en 1879 et 1912 dans le but de désengorger la Garonne au niveau de la ville, de favoriser les manutentions par déchargement et chargement directs du bateau au quai, permettaient d’accueillir en eaux calmes et indépendamment des marées, des navires aux fins de manutentions.
À cet effet, ils étaient pourvus de deux cales sèches (autrement appelées « formes de radoub »), toutes deux dans le premier et plus grand bassin, lui-même relié à la Garonne par deux écluses, une petite et une grande. Les deux bassins communiquent par un pertuis de 26 mètres enjambé par un pont à culasse type Eiffel, ouvrage d’art considérable qui a vu passer des wagons de plusieurs tonnes pendant des dizaines d’années, depuis sa mise en service en 1912. Détruit – contre l’avis de nombreux experts et une majorité de riverains – en catimini entre Noël et le Nouvel An 2007-2008, il a été remplacé par un pont levant qui réduit le pertuis de 25 à 8 mètres.
Le site connaît pourtant un regain de vie depuis quelques années avec quelque 300 bateaux de plaisance au mouillage dans le bassin n° 2 (devant la base sous-marine) et bientôt le déménagement des péniches (voir le dossier central). Côté bassin n° 1, on voit se développer bars, restaurants, boîtes de nuit […]* »
Des arbres ont été plantés sur une promenade qui permettra à terme de faire le tour de la Base sous-marine. Le Grand Port de Bordeaux met tout en œuvre pour rendre les lieux encore plus attractif dans le domaine du « refit » ou réparation et maintenance de navires. La porte de la forme de radoub 2 a été réparée et le « slipway » situé sur la Garonne près de la Cité du vin est maintenant capable de hisser 1 100 tonnes au lieu de 700 tonnes auparavant. Tout l’enjeu est désormais de faire cohabiter pacifiquement l’activité navale, les résidents et les animations nocturnes…
Illustration plan des bassins à flot, qu’il faut signer : agence Nicolas Michelin et associés (ANMA)- architectes urbanistes
* Extrait de Abécéd’eau d’Aquitaine. Abécédaire amoureux de l’eau en Aquitaine, de Didier Periz, p. 50, Éditions Pleine Page, 2011.
Marjorie Michel
0 commentaires