Un jour, en me baladant dans le parc des Berges de la Garonne, à la saison où les fleurs se réveillent pour fêter le printemps, j’ai aperçu une fleur de pissenlit au milieu d’un champ de pâquerettes. Elle était là, toute seule, un rayon jaune entouré de fleurs blanches.
Je me suis arrêtée un long moment face à ce spectacle et j’ai contemplé cette image. Cette image qui m’interpellait dans un autre contexte. La vie, la société, l’humain, nous, chacun d’entre nous. Un jour dans le rôle du pissenlit, un autre dans celui de la pâquerette. Quand je regarde ce joli pissenlit se lover dans la foule de ses consœurs aux blanches pétales, je le trouve tellement lumineux. Une fleur épanouie, seule au milieu de la foule. Moi, seul-e au milieu de tous, moi parmi les autres, je peux aussi m’épanouir, me révéler et grandir.
Certains préfèreront être pâquerette ou faire semblant de l’être pour éviter d’être vus, démasqués. Le pissenlit ayant le profil intempestif, indompté ou nuisible du gazon. Malencontreusement classé parmi les « mauvaises herbes », quand on cherche à le connaître, nombre de ses facettes se révèlent plus vertueuses que certaines graines. De son nom pisse-en-lit, il a des bienfaits diurétiques et digestifs, tout de sa plante se consomme, c’est une des plantes sauvages aux nombreuses vertus. Lui aussi a peut-être été mal jugé, devenu mal aimé.
Pour finir, je citerais Douglas Larson : « Une mauvaise herbe est une plante qui a maîtrisé toutes les compétences de survie, sauf celle d’apprendre à grandir dans le rang, soyez une mauvaise herbe ! »
Lucie Chainot
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