Un des arrêts de tramway de la ligne B à Bacalan s’appelle Brandenburg et un boulevard porte son nom, mais qui était-il ?
Albert Étienne Brandenburg est né à Bordeaux le 23 janvier 1835 et y est décédé le 21 mars 1886. Il est le fils de Georges Brandenburg, de nationalité allemande, admis à domicile à Bordeaux en 1841 ; ce dernier bénéficiait ainsi des droits civils sans être naturalisé. Il fut maire de la ville de 1878 à 1884. À l’époque, Bordeaux est équipé d’omnibus et leur vitesse réduite étant leur point faible, il est alors décidé d’importer, en 1872, en France, un mode de transport New-Yorkais : le « chemin de fer à traction de chevaux », dit « américain ».
C’est le premier tramway, un omnibus mis sur des rails, ce qui lui permet de circuler plus vite et assure un meilleur confort en évitant les cahots des pavés. Ainsi, le 4 mai 1880, Albert Brandenburg inaugure en qualité de maire la première ligne de tramway de Bordeaux, avec une traction hippomobile. En 1891, la ville comporte huit lignes pour une longueur de 39 kilomètres, dont la n°1 qui relie le boulevard Jean-Jacques-Bosc à la rue Lucien-Faure. Le parc comporte 120 voitures de tramways de 38 ou 44 places et aussi 137 omnibus. Près de 1 200 chevaux tractent les véhicules six heures par jour, sur environ 20 kilomètres. La compagnie emploie 500 personnes et 15 millions de trajets annuels sont assurés.
Par la suite, le maire, Camille Cousteau, inaugurera en février 1900 la première ligne de tramway électrique. L’ensemble du réseau comprend alors 25 lignes, dont celle qui va du boulevard Albert-Brandenburg à la gare Saint-Jean. Les tramways ont disparu de l’agglomération bordelaise en 1958 après une décision du maire, Jacques Chaban-Delmas, pour finalement y revenir en décembre 2003 avec l’inauguration de la première des quatre futures lignes, la A qui circule entre Meriadeck et Lormont Lauriers/Cenon La Morlette. C’est finalement un éternel recommencement…
Marjorie Michel
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