C’est un projet ambitieux qui est porté par trois enseignants du collège Auguste Blanqui. D’abord Katia Guilbeau qui enseigne dans la classe UPE2A, unité pédagogique pour élèves allophones arrivants, comportant six nationalités : bulgare, syrienne, roumaine, éthiopienne, marocaine et afghane. Avec l’aide de l’association Contrôle-Z, chaque élève de cette classe a été filmé, racontant un épisode qui l’a marqué, soit dans son pays d’origine, soit sur le trajet vers la France, soit depuis son arrivée.
L’idée est de réaliser une bande dessinée qui retracera ces épisodes. Pour y arriver, Muriel Buffière, professeure de français et Cyril Lobjois, professeur en arts plastiques, ont mobilisé une classe de troisième en plus des élèves allophones. Afin de parvenir au mieux à réaliser cette BD, ils ont rencontré fin janvier pendant plus de deux heures Fabien Toulmé, le créateur de BD qui a réalisé une trilogie nommée « L’Odyssée d’Hakim ».
Celui-ci a raconté comment il a réalisé ce travail qui a duré plus de trois ans. Pendant dix-huit mois, il a rencontré un réfugié syrien qui a bien voulu accepter de témoigner et raconter, grâce à des interprètes, sa vie en Syrie comme chef d’entreprise, ses démêlées avec le pouvoir en place puis son périple qui l’a mené en France via le Liban, la Jordanie, la Turquie et la Grèce.
Grâce à ces indications, les élèves vont travailler les textes en cours de français, puis dessiner leur BD qui sera imprimée grâce à l’atelier de sérigraphie l’Insolence de Pola. Mais ils sont prévenus par l’auteur de L’Odyssée d’Hakim : « Une BD se lit très vite, mais se crée très lentement. »
Alain Mangini
0 commentaires