Petite histoire de la rue de New-York à Bordeaux, un hameau du village de Bacalan
par Marcel Marty et Pierre Couteau
La rue de New-York a été percée vers 1880. Rapidement des immeubles y ont été construits et plusieurs familles s’y sont installées dès le début du 20e siècle.
Un exemple parmi d’autres : les BAZIARD. Deux sœurs Clémence et Félicité PERVALET, venues du Périgord avec leurs maris, deux frères respectivement Jules et Vital BAZIARD natifs du Béarn, Ces deux couples ont eu des enfants nés rue de New-York : Roger (1903), Jeanne (1906), Laurence (1908 et Henriette (1909) enfants de Clémence et Jules BAZIARD, Germaine fille de Félicité et Vital BAZIARD. Le fils de Roger, Michel BAZIARD-MENOT habite toujours dans la rue comme Pierre COUTEAU, fils de Germaine COUTEAU , née BAZIARD et sa fille Marie COUTEAU. Citons encore Simone LARIVIERE, née SINSOU. MATHIAS jusqu’au décès de son fils Georges. (son père était charpentier de navire et construisait des yoles girondines).
D’autres familles ont élu domicile ici au cours de la première moitié du 20 e siècle (voir plus loin une reconstitution de la rue de ses origines à la Libération) Une population plutôt sédentaire en raison de la proximité de nombreuses usines à Bacalan..
Après les bombardements des 17 Mai 1943 et du 18 Août 1944, cette population a éclaté, s’est dispersée. Quelques familles sont revenues dans la rue à la fin de la guerre, d’autres pas. Certaines familles sont cependant revenues dans le quartier, mais beaucoup sont restées dans l’agglomération bordelaise sur les lieux de leur refuge ou ailleurs. En revanche, la rue a vu arriver d’autres habitants.
Ces nouveaux arrivants ont noms GOUJON au 5 réparateur de vélos, BOURDET au 9, CASTILLE au 21, GARCIA au 29, ALLIOT et NAUDY au 26. Etc.
En résumé, L’histoire de la rue de New-York peut être divisée en deux parties : de sa création dans les années 1880 jusqu’en 1944/45 puis de la Libération à nos jours, période qui a connu et connait encore d’importants mouvements de population.
Jusqu’à la seconde guerre, les rues étaient de véritables petits villages dans la ville avec leurs habitants, leurs commerces, Ainsi la rue de New-York comptait deux épiceries « comestibles », deux restaurants, une cave à vin, un bar, un atelier d’ébénisterie, un atelier de chaudronnerie, bref toute une activité économique. Il arrivait même que des mariages se concluent entre voisins !.(voir photo du mariage de Denise SADER qui habitait au 23 avec Maurice FOURNIER qui habitait au 22)
Tout cela a bien changé…
Autres anecdotes et précisions :
Au 9, habitaient les CATHERINEAU, Fernand et Fernande, parents de René et de Roger. Ce dernier fut footballeur professionnel aux Girondins de Bordeaux. Fernand Catherineau, modeleur de haut niveau, a participé à Paris, à l’étude de la DS Citroën.
Au 11, Joseph CASTANE, un espagnol à la jambe de bois, marchand de vin qui faisait aussi la chaussure avec comme slogan commercial « Au petit Joseph, les chaussures pour les pieds ». Il n’était pas à un pléonasme près !
Au 25, l’établissement CARTREAU, ébénisterie, faisait aussi bar-restaurant et proposait une piste de quilles de six , une sorte de bowling. Après la guerre et le décès de M. et Mme CARTREAU qui fut, étant juive, déportée à Drancy d’où elle revint fort diminuée, M. BROCAS, fils de Mme CARTREAU a monté avec sa femme un salon de coiffure pour dames qui fut exploité par la suite par leur fille Mme PAULET.
Au 24, a habité la famille VIELLE, les beaux parents de Robert VENTURI.
Dans les années 50, ce qui restait de l’école Blanqui a été rasé et le coin rue de New-York-rue Blanqui a été reconstruit. Dans les années 60, de nouveaux immeubles ont été érigés entre le 28 et le 38, notamment le garage de Guy DUVAQUIER.
Après la guerre M. GOUJON a exploité, au n°5, un atelier de réparation de cycles. Ce genre de commerce a peu à peu disparu. Il devrait revenir avec le renouveau fantastique que connait le vélo depuis quelques années.
Récente anecdote : Après les attentats du 11 septembre 2001 à New-York, quelques habitants de la rue qui porte le nom de la ville américaine et à ce titre, ont adressé une lettre de sympathie à Mme la Consul des USA à Bordeaux. (voir photocopie de sa réponse).
Il y aurait, certainement, beaucoup d’autres choses à raconter. Si ces quelques lignes font remonter quelques souvenirs à certains, nous sommes preneurs…
Reconstitution de la rue avant le bombardement du 18 août 1944
Côté impair (côté Buscaillet) :
1- Mocho (épicier) 3- Maton 5- Furt 7- Lagardère 9- Catherineau / Baziard 11- Delaunay / Castane 13- Labeylie 15- Balini / Brizard 17- Maillot / Seguin 19- Dudot (propriétaire) 21-Dinclos 23- Couteau / Sader / Marty / Nelly 25- Cartreau (ébénisterie) / Paulet 27- Divoire 29- Pereuilh
Ecole Blanqui : occupait une longueur de 75 mètres jusqu’à la rue Blanqui. Détruite en son centre lors du bombardement allié du 18 août 1944, vers 20h.
Côté Pair :
2- Poste de police 4- Baziard Sans n°- Presbytère, patronage, Hirondelle de Saint Rémi 20- Poudret 22- Fournier 24-Landry / Vielle 26- Martin / Touron 28- Dubrana Maisons en bois : 30- Aoustin 32- Clodic / Mlle Adèle 34- Patoiseau 36- Migne 38- Guérin Impasse Mathilde : au fond : chaudronnerie Bosdedore, à l’angle : Pujol, épicerie-comestible « Chez Louisette » / Sinsou / ? / Matthias (charpentier de navire) / Fouché-Dignac (couvreur-zingueur) / Bar de l’Aviation (à l’angle de la rue Blanqui, tenu par les parents de Louise Pujol, puis par Bouchard)
Du n° 32 jusqu’à la rue Blanqui, tous les immeubles ont été détruits au cours du même bombardement
Pierre et Germaine Couteau
Marcel Marty et Pierre Couteau autour de Denise Sader
Rue en 1956, côté pair à droite
Mariage de Denise Sader avec Maurice Fournier devant le 23 de la rue de New-York
Denise habitait au 23 et Maurice au 22
Edmond François Gabriel Cordes, mon grand père maternel, vivait avec ses parents au 28 rue de New York Bacalan en 1898.Il était charpentier de marine, son père François était charpentier. Les Cordes étaient bacalanais depuis plusieurs générations. Marins, tonneliers, viticulteurs, charpentiers. Ma mère est née rue Arago, mon grand père y a tenu un bistrot.